Eh, non, voici la réponse du docteur Mallet:
Sur le plan expérimental, il n’a pas été démontré que les patients avec un TOC ont un problème de mémoire au sens classique du terme. En revanche, on peut penser que leur méta-mémoire est altérée. On entend ici méta-mémoire par les processus qui sous-tendent la formulation d’un jugement qu’un sujet peut émettre sur ses propres capacités et opérations mnésiques. En d’autres termes, les patients avec un TOC pourraient souffrir d’un manque de confiance en leur mémoire.
Hermans, D. et al., 2008. Cognitive confidence in obsessive-compulsive disorder: Distrusting perception, attention and memory. Behaviour research and therapy, 46(1), pp.98–113.
Moritz, S. et al., 2007. Enhanced perceived responsibility decreases metamemory but not memory accuracy in obsessive-compulsive disorder (OCD). Behaviour research and therapy, 45(9), pp.2044–2052.
Quant à l’autre aspect des questions, elles se réfèrent au « besoin d’oublier pour mémoriser (à nouveau) ». Cet aspect n’est pas très compatible avec le concept de mémoire tel qu’on peut le formuler de nos jours, beaucoup plus complexe que cela. Etant donnée l’hypothèse formulée par ce lecteur (refus d’oublier) on peut l’encourager à s’intéresser à la littérature (sans lien avec le TOC) sur l’oubli volontaire.
Brouillet, D. & Syssau, A., 2005. L’oubli : un produit de la mémoire. Psychologie & neuropsychiatrie du vieillissement, 3(4), pp.301–313.